Elisabeth 1ère au service de sa majesté
A londres à l'été 1586, des catholiques ourdissaient un complot contre elisabeth 1ère. Ils veulent faire monter sur le trône d'angleterre, Marie Stuart la reine d’Ecosse, captive depuis des années. Son rêve s'exauce bien, la délivrer. Elle pourrait même devenir reine d'angleterre. Un conseiller royal passé maître dans l'art du renseignement va tout faire pour les arrêter. Walsingham a tellement peur d'un complot catholique qu’il en perd le sommeil. Pour défendre la dynastie des tudors, il va orchestrer une grande opération d'espionnage avec des agents doubles et les meilleurs spécialistes du chiffrement de l'époque. Et ça semble extrait du manuel du parfait espion, ça ne s'invente pas. Pour sauver sa reine il ira jusqu’en sacrifier une autre.
En juillet 1586, la femme la plus dangereuse d'Angleterre est retenu dans un manoir entouré de douves. Elle est catholique dans un royaume protestants. Son nom est Mary Stuart, reine d’Ecosse. Elle a fui son royaume 18 ans auparavant, chassé par une révolte nobiliaire. La reine d'Angleterre lui a d'abord accordé l'asile, puis elle a pris ombrage de cette cousine catholique, dont la simple existence menacait sa couronne et la fait enfermer. Elisabeth règne sans partage sur l'Angleterre protestante depuis 25 ans, mais elle n'a pas d'héritier. L’Angleterre des Tudors était condamné à disparaître. Il n'y avait pas de successeur puisque Elisabeth avait toujours refusé de se marier. Sa mort allait signifier la fin de la dynastie des Tudors qui régnait sur l'Angleterre depuis plus d'un siècle. Le peuple n’avait connu qu’eux.
En rompant avec la papauté, Henry VIII, le père d'Elizabeth a provoqué une lutte entre protestants et catholiques. Or l'angleterre à deux grands ennemis catholiques la France et l'Espagne. Ces deux puissances considère que Mary Stuart est l'héritière légitime de la couronne d'Angleterre, car elle est catholique contrairement à Elizabeth. Mary Stuart, la reine d’Ecosse, représentait une grave menace surtout pour la dynastie des Tudors. Les conseillers d'Elisabeth était persuadé qu’aux yeux des catholiques de tous les catholiques, la vraie reine d'Angleterre était Mary et non Elisabeth.
Sous le règne d'Elizabeth, le catholicisme est interdit. Les prêtres passe dans la clandestinité au péril de leur vie. Le simple fait d'être catholique faisait de vous un traître, pratiquer le catholicisme était un acte de trahison.
Un homme est chargé d'empêcher la fronde des catholiques, son nom est francis walsingham, fervent protestant. Il est premier secrétaire et proche conseiller de la reine Elizabeth à Buckingham. Walsinghama tellement peur d'un complot catholique qu’il en perd le sommeil. Il craint une révolte des catholiques, un complot voire une invasion, mais surtout il craint un rassemblement autour de la personne de Mary Stuart. Walsingham voit en Marie Stuart une menace pour la religion anglicane. Tant que vivra cette diablesse de reine, sachez que sa majesté ne pourra espérer continuer à jouir paisiblement de sa couronne, ni ses fidèles serviteurs être jamais assuré d'avoir la vie sauve. ces craintes sont fondées, on a déjà déjoué trois tentatives d'assassinat de la reine d'Angleterre depuis 1580.
Un groupe de conspirateurs voulait empoisonner le pommeau de sa selle. Le poison était censé pénétrer par la peau quand la reine le toucherait. Ce complot a échoué mais on craignait que d'autres conspirateurs ne glissent du poison dans sa nourriture ou entre ses draps. Le complot le plus dangereux avait des ramifications à l'étranger, il était orchestré par un noble anglais de haut rang Francis Throckmorton. Francis Throckmorton est arrêté dans ses appartements de Londres alors qu'il est en train d'écrire à Mary Stuart. On découvre des lettres chez lui, elles indiquent des zones de débarquement possible pour une invasion étrangère. Elles nomment aussi les aristocrates catholiques anglais qui sont susceptibles de se soulever pour délivrer Mary Stuart, aux côtés de la force d'invasion catholique étrangère. Cela ébranle Walsingham qui renforce ses opérations de renseignement. Pour protéger la vie et la couronne de sa reine, Walsingham aménage une véritable agence du renseignement chez lui près de la Tour de Londres.
ils interceptent les courriers échangés entre la couronne espagnole et son ambassade à Londres, ainsi qu'entre la France et son ambassade. Il charge une équipe d'agents spéciaux d'espionner les catholiques les plus dangereux. Il traque le moindre indice d'un complot contre Elisabeth. Il existe une représentation du cabinet de travail de Walsingham dans sa maison londonienne, s'est remplie de papier. Il ya des liasses d'interrogatoires et de correspondance, des cartes, des livres. Il y à un flux continu d'informations qui entrent et des lettres qui sortent. Walsingham fait à la fois du renseignement intérieur et du renseignement extérieur. Walsingham avait des méthodes très efficace pour intercepter les courriers, même à l'étranger sur les routes d'Europe. Il avait recruté un faussaire qui était expert dans l'art de décacheter et de recacheter les paquets. Il a lancé une opération de renseignements de grande envergure pour l'époque. Il a aussi des espions infiltrés sur le terrain qui surveille les ports, et certaines maisons catholiques, ils sont suffisamment insoupçonnable pour qu'on les envoie en prison et épier les conversations entre les détenus catholiques. C'est une excellente source de renseignements, par ailleurs, il a un vaste réseau international d'espions qui s'étend de Lisbonne à Constantine. Ce qui est intéressant c'est qu'un certain nombre de ces hommes, ne sont pas fidèles à un service de renseignemen,t mais a Walsingham lui même, ce sont ces serviteurs.
L'objectif premier de Walsingham est d’empêcher Marie Stuart de comploter avec ses partisans. Pour cela il a besoin d'éminent linguiste et de spécialiste du chiffrement comme Thomass Philips, son bras droit, qui a fréquenté l'université de Cambridge. Le travail accompli par Philips et les autres spécialistes du chiffrement est comparable à celui de l'anglais Alan Turing durant la seconde guerre mondiale. Philips est alors à la pointe de la recherche en cryptant analyse comme le sont aujourd'hui le GCHQ (l' agence anglaise de surveillance des télécommunications) ou la NSA américaine. Dans la guerre qu'il mène contre les catholiques, Walsingham et Philips vont enfreindre toutes les lois, ils vont fabriquer de faux documents, torturé des prêtres et se livrer à de sombres manigances, tous les moyens seront bons pour servir leur cause. Si Walsingham craint autant une révolte catholique, c'est qu'il a déjà été témoin des atrocités commises au nom de la religion.
Ambassadeur à Paris en 1572, il a assisté au massacre de la Saint Barthélemy, l'un des plus sanglant qu'ait connu l'Europe au 16e siècle, la tuerie a commencé aux premières heures du 24 août. Le tocsin qu’on sonne à l'église de Saint Germain de l'Auxerrois déclenche un soulèvement général des catholiques de Paris contre leurs voisins protestants. Tout commence par l'assassinat d'un seul homme, mais très vite les catholiques s'en prennent à tous les Huguenots de Paris. A l'écart des rues animées de Paris, on trouve cette statue de Gaspard de Coligny, qui fut le tout premier mort de la Saint Barthélemy, est l'un des plus notables. L'amiral de Coligny était le chef des Huguenots à la cour du roi de France, Walsingham le connaissait bien, sa mort a été particulièrement atroces. On lui a d'abord tiré dessus puis on l'a poignardé plusieurs fois, avant de le défenestrer et de le mutiler. C'était un noble mais de nombreux roturiers ont connus le même sort. Des centaines de cadavres mais aussi de blessés agonisants sont jetés dans la Seine. Ce qu'il faut garder à l'esprit, c'est la furie, la rapidité des événements. On a sorti les gens de chez eux et on les a massacrés, il y avait des piles de cadavres dans
les rues, on les empilait sur des charrettes et on allait les jeter dans le fleuve. Les tueurs veulent massacrer les Huguenots jusqu'aux derniers. Beaucoup de témoins ont vu des femmes enceintes se faire poignarder, on les tuait et dans la rue et on jetait leurs cadavres dans le fleuve. La Seine était rouge de sang, il y avait des berceaux dans l'eau parce qu'on avait tué les nourrissons et qu'on les avait jetés dans la Seine pour être sûr qu'aucun Huguenots n’en réchapperait. Le massacre fait environ 3000 victimes soit un tiers des Huguenots parisien, des milliers d'autres protestants sont tuées ailleurs en France. Wasingham est resté cloîtré dans son ambassade, il n'était pas dans les rues au moment du massacre, mais il a dû entendre les cris des gens qui ont tué, il a dû sentir l'odeur des corps brûlés et il savait certainement ce qui se passait à l'extérieur, il a peut être vu des choses par la fenêtre. Ce massacre d'innocents choc terriblement l'ambassadeur anglais. Sans pitié, ni compassion, sans aucun égard ni d'âge ni de sexe, sans la moindre forme de justice, on a commis les pires atrocités contre les protestants français.
Walsingham fait sortir sa famille de l'ambassade, mais sa femme et son entourage sont roués de coups à une porte de Paris. Il semble donc évident qu'il était personnellement en danger et ces événements on se graver dans son esprit, il n'oubliera jamais le massacre de ses amis et de ses coreligionnaires et il décidera de tout faire pour éviter que des scènes de violence sectaire, comme celle dont il a été témoin se produisent en Angleterre.
Dans les années 1580, des aristocrates catholiques fuient l'Angleterre protestante d'Elisabeth et trouvent refuge à Paris. 300 à 400 personnes peut-être se réfugient à Paris, aussi bien des jeunes gens que des familles. Certains cherchent simplement à fuir les persécutions mais d'autres ont des ambitions politiques, ils appartiennent à la haute noblesse et sont habitués à prendre part aux affaires de l'état. A Paris, ils sont en sécurité et ils peuvent organiser la restauration du catholicisme en Angleterre. Une poignée de ces exilés anglais sont prêts à employer la violence pour renverser la reine Elizabeth, qu'ils considèrentcomme hérétique. Tomasz Morgan assure la liaison entre eux et Mary Stuart. Thomass Morgan joue un rôle central dans l'opération de renseignements que lance Marie Stuart à Paris. C'est un spécialiste du chiffrement un cryptogramme qui conçoit probablement une quarantaine d'alphabet chiffrés pour Marie Stuart. Il est aussi chargé de recruter des espions en décembre 1585, Thomass Morgan veut faire passer des lettres à Marie Stuart toujours captive dans son manoir anglais. Pour cela, il a besoin d'un homme de confiance, il va recruter Gilberte Gifford, un gentilhomme anglais formé à la prêtrise.
Gilberte Gifford est un jeune catholique radical, il rencontre Morgan et lui fait très bonne impression puisque Morgan lui confie tout de suite des lettres pour Marie Stuart. Gifford était le messager idéal pour Morgan, il était jeune, il avait l'habitude de voyager, ses références était impeccable et sa famille était originaire du comté de Stafford Chain dans lequel Marie était retenue prisonnière. La mission confiée à Gifford est extrêmement dangereuse. Un exil et catholiques qui comme lui rentre en Angleterre encours de gros risques s’il est pris. Walsingham ne recule devant aucun moyen pour obtenir des informations : “qu'on le force par la torture à nous dire tout ce qu'il sait. Sans la torture, il sera impossible de les vaincre”. Mais la torture est prohibé en Angleterre. Pour obtenir un passe-droit, Walsingham invoque des circonstances exceptionnelles. Les prêtres catholiques arrêtés représentant selon lui une grave menace pour la couronne. Ils sont détenus à la Tour Beauchamp à Londres. A l’ère Elizabethaine, cette tour était réservée aux prisonniers les plus dangereux ou les plus importants, en l'occurrence les jésuites et les fanatiques catholiques qui avaient pour mission de ramener l'Angleterre dans le giron de l'église catholique. La plupart de ces détenus étaient soumis à d'horribles tortures par les enquêteurs d’Elizabeth inclus le chevalet qui servait à écarter les prisonniers, la cigogne faisait l' inverse, elle servait à comprimer atrocement le corps jusqu’à en chasser l'air et même le sang. Ces supplices cruels était employés contre les prisonniers accusé de haute trahison. Mais les prêtres passés dans la clandestinité dispose de soutiens. Dans les années 1580, beaucoup de riches catholique aménage des chambres secrètes chez eux pour les cacher. L'historien John Cooper visite le manoir de Harvington, ce manoir possède sept trous à prêtres, particulièrement remarquable. John Cooper réussira-t-il à les découvrir ? Dans les constructions de cette époque, les trous à prêtres sont très difficiles à trouver. Les premières cachette était assez simple, mais cette maison date des années 1580, leur conception était devenue beaucoup plus sophistiqué. A l'époque les prêtres étaient traqués comme des bêtes. “Oh ça y est j'ai trouvé mon premier trou à prêtres.” Au xvième siècle l'entrée était dissimulée dans le plancher. “Incroyable c’est sinistre, c'est une fosse de trois ou quatre mètres de profondeur, il ne faut pas être claustrophobe, c’est effrayant. Je suis en tous remués après être descendu dans ce boyau glacial, l'atmosphère était pesante. Je ne crois pas spécialement aux fantômes mais on sent quand même le poids de l'histoire dans un endroit comme celui-ci. Dans l'escalier principal, John est passé à côté d'une cachette particulièrement astucieuse sans la voir. Avec son habileté dépendait la vie ou la mort des prêtres. Les prêtres restait parfois caché plusieurs jours d'affilée dans ces trous pendant que les enquêteurs fouillaient la maison. Barbara Parkes fini par montrer la meilleure cachette de la bâtisse : “il faut lever cette marche”. “Ca alors regardez, il y a beaucoup de visiteurs qui trouvent cette cachette où il passe devant sans rien remarqué comme moi”. “Ils passent devant sans l'a voir”. “Selon vous, que vous ressentaient les prêtres cachés ici ?”. “Ils devaient avoir très peur, les gâchettes étaient sombres, ils n'avaient rien à boire ni à manger, il n'y avait pas de toilettes, ils étaient condamnés à attendre et à espérer et à prier qu'on ne les trouve pas. De plus ils entendaient les enquêteurs qui retournaient tout la maison pour les trouver. Ils savaient parfaitement ce qui les attendaient si on les découvraient.”
Au début de l'année 1586, Gilberte Gifford arrive au manoir de Chartley, là où est retenu Marie Stuart. Il doit lui remettre des lettres sans être vu de son geôlier, Sir Emil Pollet. Pollet était brutal. Il faisait irruption dans le salon de Marie, il arrachait son baldaquin et les insignes de sa royauté, il déclarait qu'il ne pouvait y avoir qu'une seule reine enAngleterre. Marie protestait parfois elle éclatait en sanglots. Il repartait en trombe. Régulièrement Pollet fait aussi fouillé les appartements de Marie. Mais il ya pire il fouillait au corps certains serviteurs de Marie, y compris les femmes parce qu'ils avaient des liens avec l'extérieur naturellement, ne serait ce que pour des affaires trivial comme la lessive, c'était terriblement offensant, cela contrevenait à toutes les règles de la diplomatie. Mais Marie faisait preuve d'ingéniosité pour faire passer sa correspondance, depuis qu'elle était captive, elle avait tout le loisir d'imaginer des russes pour son courrier, elle glissait ces messages entre les pages d'un livre dans de petites poches ou dans les talons de ses chaussures, parce qu'elle était raide, elle pouvait commander des chaussures à malice chez les meilleurs bottiers de Paris. Pour déjouer la surveillance Marie Stuart emploie divers stratagèmes. Elle utilise de l'encre sympathique par exemple, James Daybell est historien spécialiste des écritures secrètes. “Je vais me livrer à une expérience d'encre sympathique, c'est un moyen classique d'envoyer des messages secrets au xvième siècle. Pour cela on utilise du jus de citron, on m'a écrit un message au jus de citron. Pour le lire, par exemple vous pouvez chauffer le jus avec la flamme d'une bougie, cela fera apparaître le message caché. Il faut chauffer la feuille un bon moment juste au bon moment.” James Daybell sait qu'il y à un message écrit mais il en ignore sa teneur. “J'ai un K puis I, un L apparaît… kill the queen, vous saviez ce qui était écrit, non c'était complètement invisible, il était impossible de savoir qu'il y avait un message sur cette feuille. C'était d'ailleurs tout l'intérêt de cette méthode, on croyait que c'était une lettre ordinaire seule la chaleur d'une flamme pouvaient révéler le message secret.” Mais l'encre sympathique ne sert à rien si les lettres sont interceptés par Walsingham. Gilberte Gifford doit trouver autre chose.
Le système qu'il va imaginer est aussi simple qu'ingénieux, une brasserie livre de la bière tous les jours au manoir où est retenu Marie. Les bouchons des tonneaux feront d'excellentes cachette. C'est une idée géniale, les lettres sont exposés à la vue de tous, mais personne n'a l'idée d'examiner ces grands tonneaux de bière. Ca semble extrait du manuel du parfait espion ça ne s'invente. Ces lettres que tout le monde voulait lire, il les mettait sous le nez des gardes. Elles défilaient sous leurs yeux sans qu'ils se doute de rien. Les partisans de Marie Stuart ont enfin un moyen de correspondre avec leurs dames. Ils vont pouvoir lui faire part du complot contre Elisabeth. mais Walsingham est déjà sur les traces des conspirateurs, il s'intéresse de près à un groupe de jeunes nobles catholiques, leur chef se nomme Anthony Babington. Parallèlement aux efforts de Gilbert Gifford pour faire passer la correspondance de Marie Stuart, un groupe de jeunes nobles commence à discuter des difficultés d'être catholique dans l'angleterre élisabéthaine, mais aussi des persécutions et menaces pour leurs familles et pour leurs moyens de subsistance, au fil des conversations le mécontentement se transforme en complot. Walsingham surveillent déjà Anthony Babington et il a identifié d'autres conspirateurs. Le plus effrayant c'est qu'un certain nombre de ces conspirateurs rassembler autour de Babington sont très proches de l'entourage de la reine. Certains occupent des charges d'autres, ont leur entrée à la cour, ils représentent donc un vrai danger pour la reine. Ils ont d'abord pour seule ambition de délivrer Marie Stuart puis ils s'enhardissent. Un grand tournant a lieu en juin et juillet 1586, ils décident d'éliminer Elizabeth, ils font un complot pour l'assassiner. Le complot va acquérir une dimension internationale par le truchement de John Ballard, ce prêtre arrivé de Paris retrouve les conspirateurs à Londres. La rencontre entre Babington et Ballard est déterminante. Apparemment Babington dit à Ballard que quatre gentilhommes sont décidés à assassiner Elisabeth. Ballard rentre en France et rapporte cela à Mendoza l'ambassadeur espagnol qui leur rapporte à son tour au roi Philippe, donc Philippe et les autres souverains catholiques d'europe savent que des anglais sont prêts à tuer leur reine. Le 15 juillet 1586, Anthony Babington écrit une lettre à Marie Stuart une lettre en ce sens. “Moi même avec 10 gentilshommes et une grosse centaine de cavaliers, je suis sûr de pouvoir délivrer votre altesse des mains de ses ennemis.” Des complices assassineront Elisabeth, ajoute-t-il. “Pour éliminer l'usurpatrice j'ai prévu six nobles gentilshommes dévoué corps et âme à la cause catholique ainsi qu'à votre majesté est prêt à accomplir cette tragique exécution.” Marie a dû soupiré en lisant cette lettre, c'était tout ce dont elle rêvait, tout ce que son entourage tenter de mettre en oeuvre depuis des années. Et c'est écrit là noir sur blanc mais c'était que c'est terriblement dangereux. Marie est très intelligent, et a une grande expérience de la diplomatie, elle maîtrise aussi l'art de l'intrigue, elle est sur ses gardes elle fait une réponse très circonspecte à Babington. Marie a reçu cette lettre et a réagi avec une extrême prudence, mais ce point fait débat qu'a-t-elle réellement fait, qu’a-t elle écrit ? Sans doute très peu de chose, elle dictait le contenu de ces lettres à ses secrétaires qui prenait des notes, et ils ont mis plus d'une semaine a rédiger une réponse. Mais toutes ces précautions sont vaines, le 21 juillet la réponse de Marie à Babington tombe entre les mains de Thomas Philips. Le bras droit de Wasingham s'attelle aussitôt au travail de déchiffrage. Que s'est-il passé ?
Walsingham s'est montré plus malin que Marie Stuart, depuis que le stratagème des tonneaux de bière est en place, toute sa correspondance est intercepté. Walsingham réussi un coup de maître, il a retourné Gilbert Gifford, le messager de Marie dès que celui ci a posé le pied en Angleterre et en a fait un agent double. Gifford a été arrêté dans le port de Rye en décembre de l'année précédente, entre temps il s'est entretenu avec Walsingham et peut-être Phillip,s et depuis il est à leur solde. Le génie de Walsingham en tant que chef du renseignement, c'est qu'il tire les ficelles depuis le début. Il a manigancé toute l’affaire Babington. Cette habile machination devrait permettre à Walsingham de mettre hors d'état de nuire celle qu'il considère comme la femme à abattre, l'ennemi numéro un du royaume. Mais pour cela encore faut-il qu'il est la preuve de sa trahison, or la lettre à Babington est codée et le chiffre utilisé par Marie est particulièrement sophistiqué. Les messages codés envoyés par Marie Stuart se présentaient sous la forme de feuilles couvertes de signes apparemment sans queue ni tête. On aurait dit des pattes de mouche au sens propre du terme. Le 16e siècle est friand d'écriture chiffré et de code secret, ici les lettres de l'alphabet sont remplacées par des symboles, c'est ce que les spécialistes appellent une substitution. Mais ce n'est pas si simple que cela les cryptographes de Marie ne sous-estiment pas l'ennemi, aussi imagine-t-il des pièges.
Pour corser la chose au cas où quelqu'un chercherait à élucider le code, autrement dit pour mieux cacher le message, l'inventeur de ce chiffre a ajouté des signes supplémentaires. Ces signes représentent non pas des lettres et des mots entiers fréquents comme “but” “mais” en anglais, autrement dit cela complique la tâche du crypte analyste, parce qu'il a beaucoup plus d'informations à interpréter. Malgré la difficulté Philips parvient à déchiffrer la lettre? quelle n'est pas sa surprise lorsqu'il découvre que la reine decosse a commis une imprudence de taille : elle a écrit à propos des gentilshommes prêts à assassiner Elizabeth, quels moyens les six gentilshommes songe-t-il à employer. Philips a dû jubiler, il tient enfin la preuve que Marie est complice du complot. La preuve dont Walsingham et lui ont besoin pour convaincre Marie Stuart de haute trahison. Cette preuve qu'il cherchait depuis des années, Philippe l’a maintenant entre ces mains, il est tellement ravi qu'il dessine une potence sur sa copie de la lettre, parce qu'il sait que cette preuve signe l'arrêt de mort de Marie Stuart. Dans l'euphorie du moment il dessine cette petite potence au dos comme pour dire on t’a eu. Puis il réfléchit et commence à douter d’une preuve irréfutable, sa lettre n'est compromettante que si on la lit au regard de celle de Babington. D’ailleurs que signifie vraiment sa question sur les six gentilshommes. Et si la lettre de Marie ne suffisait pas à établir sa complicité, Walsingham et Phillips décident de jouer le tout pour le tout. Ils ne vont pas intervenir tout de suite, dans l'espoir que Marie Stuart et Babington se compromettent davantage. Pour Walsingham, il est essentiel d’attendre, il veut voir combien de personnes vont bouger une fois que Marie aura donné son feu vert. Comble de la ruse avant de réexpédier la lettre de Marie à Babington, Phillips ajoute un post-scriptum, il demande des informations sur les six gentilhommes chargés de tuer Elisabeth. Ca donnait l'impression que Marie demandé à Babington de lui prouver sa loyauté en donnant le nom de ses complices. Mais tout ne se passe pas comme prévu, Philips a placé Babington sous surveillance mais le conspirateur lui échappe. Le 2 août, il s'évapore dans les rues de Londres. Nouveau rebondissement le lendemain, par un incroyable hasard, un autre espion de Walsingham reconnaît Babington dans la rue. Que faire alors, faut-il arrêter Anthony Babington ou le laisser répondre à Marie Stuart.
“C'est une épineuse question, voici ce que j'en conclus à quoi me servir à la réponse si je n'ai point l'homme.” Mais où Walsingham a trop attendu, l'un des conspirateurs est arrêté pour un autre motif et les autres s'éparpillent. Le 4 août, John Ballard est arrêté, non en tant que conspirateur mais en tant que prêtre catholique. Babington est extrêmement inquiet, pris de panique, il disperse le groupe de conspirateurs. Babington prend la fuite. Walsingham reporte alors toute son attention sur Marie Stuart, le 11 août la captive est autorisé à faire un tour à cheval. C'est l'un de ces rares moments de liberté. Marie est enfermé depuis les mois, elle rêve de sortir à l'air libre et voilà qu'on l’autorise à faire une promenade à cheval. Elle est en forme ce jour là, cela fait une éternité qu'elle n'est pas monté à cheval. Elle sort avec sa suite, arrivé au sommet d'une colline, elle découvre un groupe de cavaliers qui vient à sa rencontre, elle les prend pour des catholiques, dix gentilhommes venant pour la sauver, la délivrer. Mais ce sont les sbires de Walsingham qui s'avancent vers elle, si Marie a été autorisée à sortir c'est uniquement pour qu'on puisse fouiller ses appartements de fond en comble. Le piège que lui a tendu Walsingham est en train de se refermer. Le chef du détachement approche et parle à Marie des lettrres et lui dit qu'elle va être transféré ici à Ticksam, elle entre par cette porte, Marie tente de se sortir de ce mauvais pas par un mensonge : “pourquoi je comploterai contre ma chère cousine Elisabeth, ce n'est pas moi je n'ai rien à voir avec ce complot.” Mais on refuse de l'écouter et on ordonne de suivre, c'est fini. Mary Stuart est prise au piège. C'était une épine dans le pied des anglicans, la voilà à leur merci. Walsingham n'a plus qu'à convaincre la reine Elizabeth de faire exécuter sa rivale.
Quelques jours plus tard Anthony Babington, l'homme le plus recherché du royaume est arrêté à son tour dans une ferme où il se cachait. Il est emmené à la Tour de Londres avec ses complices. Cette inscription a été gravé par John Ballard l'un des principaux complice de Babington après son arrestation en 1586, il a été emprisonné ici dans la tour Beauchamps, il a écrit : “j'espère en dieu”, il savait que sa fin était proche. Ces hommes étaient dévoués corps et âme à leur cause, ils ne risquaient pas de défaillir à la moindre menace ou à la moindre torture, ils ont fait tout leur possible pour ne rien divulguer lors des interrogatoires, mais ils ont fini par céder ils ont été terriblement supplicié. Babington et 13 autres hommes sont condamnés à une mort atroce. Elisabeth voulait faire un exemple il fallait qu'ils aient une mort particulièrement horrible, ils ont été pendus jusqu'à ce qu'isl soient presque morts, puis on les a descendus de la potence et on les a éventrés et éviscérés vif, on a brûlés leurs entrailles devant eux et on a embroché leurs membres sur des pieux qu'on a exposés sur des places publiques, tout autour de Londres. C'était un avertissement sanglant à tous ceux qui avaient des velléités de trahison. Trois semaines plus tard, Marie Stuart est jugé à son tour, elle nie sa culpabilité et accuse même Walsingham d'avoir monté l'affairé de toutes pièces. Marie a tout compris puisqu’à son procès elle demande des comptes à Walsingham, elle lui dit en gros vous avez utilisé des méthodes malhonnêtes; vous m'avez piégé, elle sait qu'elle est tombé dans un traquenard même si elle en ignore les détails.
Marie va jusqu'à demander à Walsingham s'il est un honnête homme. “Je vous assure que je n'ai de haine envers personne, je n’ai tenté de tuer personne, je prétend être un homme consciencieux ainsi qu'un fidèle serviteur de ma reine.” Naturellement Walsingham ne dis pas qu'il a monté toute cette affaire de complot, il ne dit pas qu'il a recruté Gilberte Gilford, ni que le système des barriques de bière par lequel transitait la correspondance de Marie a été imaginé par ses propres hommes. L'espion de la reine Elizabeth élus de toutes les accusations et s'en tire avec une pirouette. “Je confesse que je suis toujours vigilant sur tout ce qui pourrait un jour menacer votre cousine et son royaume. Je surveille toute tentative de complot contre l'un ou l'autre.” Mais ce sont les paroles d'un fourbes parce que tout de même, c’est à compter, d'accord il ya eu complot, mais si l’affaire passait de nos jours devant un tribunal américain, Marie serait acquitté parce qu'on lui a tendu un piège. Oui c'est une machination mais tout de même la menace de complots catholiques étaient réel, sans Francis Walsingham, un conspirateur n’aurait pu réussir son coup, Elisabeth serait morte assassinée, empoisonné, transpercé d'une balle ou pourfendu d'un coup d'épée, et le cours de l'histoire anglaise en aurait été profondément changé. Il n'y a qu'une sentence possible, jugé coupable d'avoir participé à un complot contre la reine d'angleterre, Marie Stuart et condamné à mort le 25 octobre 1586.
Mais Elisabeth rechignent à signer l'ordre d'exécution. Marie Stuart était une souveraine de droit divin comme Elisabeth, quelques est été ses crimes. Elisabeth sentait qu’en faisant exécuter sa cousine, elle risquait de créer un affreux précédent. Elisabeth ne se résout à signer l'ordre d'exécution qu'en février 1587. Elisabeth à signer l'ordre d'exécution avec beaucoup de réticence puis elle a aussitôt donné un contre ordre, du moins c'est ce qu'elle a dit, mais à la demande de ses conseillers, le document avait été transmis sans délai au château de Fotheringay et remis Sir Pollet, Marie a été exécuté dans les heures qui ont suivies. Elisabeth est furieuse; elle dit qu'elle n'a pas ratifié l'ordre et elle menace de jeter tous ses conseillers en prison et les jours qui suivent l'exécution, elle est tellement préoccupée qu'elle en perd l'appétit et le sommeil. Elle craint que son autorité soit sapé puisque le conseil agit sans son autorisation expresse. Terrassé par une maladie, Walsingham échappe au courrou royal. La crainte permanente d'un complot catholiquepèse de plus en plus sur sa santé, sa vue baisse et son écriture devient illisible. il se met à souffir d'une obscure maladie qui le cloue au lit pendant des semaines voire des mois, malgré cela la reine exige qu'il poursuive son travail. L'exécution de Marie Stuart est lourde de conséquences et plus que jamais Elizabeth a besoin des services de son espion en chef. Même Elisabeth considérait qu'il avait participé à l'exécution d'un monarque de droit divin, or tous ces souverains croyaient que dieu les avaient placés sur leur trône et qu'il était responsable que devant lui. Participer à l'assassinât d'un autre souverain revenait à dévaluer la monarchie, en Angleterre cela a contribué à renforcer le parlement, on n'aurait pas pu couper aussi facilement la tête de charles 1er en 1649, si on n'avait pas d'abord couper celle de Marie Stuart. Walsingham espérait que l'exécution de Marie Stuart dissiperait le danger, c'était sans compter la colère des puissances catholique. Un an plutard, Philippe II d'Espagne envoie son armada contre l'Angleterre d'Elisabeth. Francis Walsingham le maître du renseignement anglais, a sauvé sa reine mais à présent c'est le royaume tout entier qu'il va falloir défendre.



